Régulièrement, et souvent en lien avec l’actualité, le service des archives vous propose un document accompagné d’un court commentaire. Par la diversité des époques et des typologies, cette rubrique se veut un panorama de la richesse et de la diversité des fonds conservés.
Il y a 60 ans : les Français choisissent pour la première fois leur Président de la République
L’élection présidentielle de décembre 1965 est la première en France où hommes et femmes élisent un président au suffrage universel direct pour un mandat de sept ans. La loi du 6 novembre 1962, conformément à l’article 6 de la Constitution de 1958, stipule plusieurs conditions pour être candidat à la présidence de la République. Ainsi un citoyen français ne doit pas être privé de ses droits civiques, être âgé d’au moins 23 ans, être inscrit sur une liste électorale et recueillir un parrainage de 100 signatures de parlementaires ou d’élus locaux. Le Conseil constitutionnel retient dès lors le 18 novembre 1965 six candidats : Marcel Barbu (indépendant), Charles de Gaulle (Union pour la nouvelle République-Union démocratique du travail), Jean Lecanuet (centre droit), Pierre Marcilhacy (parti libéral européen), François Mitterrand (union de la gauche) et Jean-Louis Tixier-Vignancour (extrême droite).
La ville de Cahors dispose de cinq bureaux de votes : deux à l’Hôtel de Ville, un au Palais de Justice, un au Lycée Gambetta et un à la Bourse du Travail. La Mairie établit l’organisation matérielle du scrutin (que l’on envisage unique) au mois de novembre selon les obligations légales et reprenant les modalités de la précédente élection municipale. Un courrier préfectoral du Secrétaire général H. Bourseiller du 3 novembre rappelle que la surface d’affichage pour chaque candidat doit être parfaitement égale pour la propagande. Outre les affiches obligatoires devant les bureaux de vote, le conseil municipal du 9 novembre définit des emplacements supplémentaires à côté de l’église Saint-Barthélemy, sur la place Gambetta, au théâtre municipal, à l’angle de la rue Wilson et Bourthoumieux, à Cabessut, à Saint-Georges, à l’entrée de la côte de Lapoujade, à Sainte Valérie, à Saint Henri, à Lacapelle, à Larozière et à Begoux.
Au soir du 5 décembre, à Cahors, sur 10 159 inscrits, pour 8 413 votants dont 8 334 votes exprimés, les candidats obtiennent le nombre de voix suivant : M. Barbu : 91 ; C. de Gaulle : 3 321 ; J. Lecanuet : 1 357 ; P. Marcilhacy : 157 ; F. Mitterrand : 2 928 ; J.-L. Tixier-Vignancour : 480. Maurice Faure, député-maire de Cahors depuis le mois de mars – dont le nom a d’ailleurs été évoqué par la presse comme candidat potentiel – après avoir soutenu Jean Lecanuet au premier tour appelle à voter François Mitterrand au second scrutin. Le 19 décembre, à vingt-et-une heures, le résultat final tombe à Cahors : avec 8 362 votants, dont 8 120 votes exprimés, Charles de Gaulle obtient 4 061 voix contre 4 059 pour François Mitterrand soit un écart de… 2 voix ! Timide victoire des gaullistes à Cahors qui illustre néanmoins l’indéniable progression de François Mitterrand sur la scène politique en France.
Document présenté : Procès-verbal de recensement des votes du second scrutin (19 décembre) de l’élection présidentielle de 1965 (Archives de la Ville de Cahors – Série 1 K).
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