Régulièrement, et souvent en lien avec l’actualité, le service des archives vous propose un document accompagné d’un court commentaire. Par la diversité des époques et des typologies, cette rubrique se veut un panorama de la richesse et de la diversité des fonds conservés.
Arthur Delpon « Mort pour la France »
Arthur Delpon a 23 ans lorsque la mobilisation générale est proclamée le 2 août 1914. Il est alors étudiant en droit, domicilié chez ses parents au 3 rue Clément Marot à Cahors. Il est affecté à la 5e compagnie du 7e régiment d’infanterie (RI) dans lequel il avait fait son service militaire. Ce régiment était installé à Cahors. Après avoir combattu notamment dans la Marne, la Champagne et l’Artois, le 7e RI est posté en Argonne en juillet 1915. Le 10 août, le bataillon dont fait partie Arthur Delpon part en relever un autre sur le front. Le soir du 13 août, une « vive fusillade » éclate vers 20h30 suivie de deux tirs d’artillerie. C’est probablement à cette occasion qu’il est mortellement blessé par un éclat d’obus à la poitrine. Il succombe à ses blessures le lendemain vers 2h du matin. L’adjudant Arthur Delpon a alors été enterré au cimetière communal de Florent (aujourd’hui Florent-en-Argonne) dans la Marne (à noter que son nom comporte une faute d'orthographe sur la fiche présentée). Son corps a été rapatrié à Cahors pour y être inhumé dans le caveau familial, le 30 mars 1922. Le même jour, a également été inhumé le jeune Joseph Fourastié (19 ans), lui aussi « Mort pour la France ». Originaires de Cahors, leurs noms et prénoms ont été inscrits sur le monument aux morts de la ville.
Dans les années 1880, en France, on commence à se préoccuper de l’identification des soldats morts au combat. Une circulaire du ministère de la guerre de 1883 rend obligatoire le port d’une plaque d’identification par tous les militaires. Ces plaques ont permis de faciliter la mise en place de tombes individuelles pour chaque soldat pendant la Première Guerre mondiale. En France, la fosse commune reste cependant globalement la norme pour l’inhumation des soldats décédés jusqu’à la loi du 29 décembre 1915, qui rend obligatoire les tombes individuelles. Leur entretien est confié à perpétuité à l’Etat. Les carrés communaux de sépultures militaires sont destinés à regrouper les soldats tombés à proximité. C’est dans ce type de cimetière qu’a été enterré l’adjudant Arthur Delpon, comme le présente sa fiche d’inhumation. Ce document a été établi par l’intendant militaire du service du ministère de la guerre chargé de répondre aux demandes de renseignements envoyées par les maires.
Document présenté : Fiche présentant le lieu d’inhumation de l’adjudant Arthur Delpon
(AMC - Série H : affaires militaires)
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