L’ancienne gare de Cahors en sujet du Bac de français

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ancienne_gare_ccaue-02.jpg, par Csquassina

Jeudi 17 juin 2021, s’est déroulée l’épreuve écrite du Bac français pour les élèves de Première.
Dans la liste des sujets se trouvait un poème de Valéry LARBAUD : « L’ancienne gare de Cahors », proposé pour un commentaire de texte dans la série générale du Bac de français. Le bâtiment dont il est question est l’actuelle médiathèque.

Le poème de Valéry LARBAUD, « L’ancienne gare de Cahors » est un extrait du recueil Les poésies de A.O. Barnabooth (1913) édité aux éditions Gallimard. Valéry LARBAUD est né à Vichy le 29 août 1881, il est poète, nouvelliste, romancier et traducteur. Héritier d’une famille fortunée, il parcourt l’Europe à partir de 1898.

Objet d’étude pour les élèves de Première : la poésie du XIXe siècle au XXIe siècle et devaient commenter :

  • Une ode à la gare de Cahors
  • La dimension nostalgique de l’éloge
  • L’idéalisation émue d’un bâtiment fantasmé par le poète

L’ancienne gare de Cahors – Les Poésies d’A.O. Barnabooth de Valéry LARBAUD
Voyageuse ! ô cosmopolite à présent
Désaffectée, rangée, retirée des affaires.
Un peu en retrait de la voie,
Vieille et rose au milieu des miracles du matin,
Avec ta marquise inutile
Tu étends au soleil des collines ton quai vide
(Ce quai qu’autrefois balayait
La robe d’air tourbillonnant des grands express)
Ton quai silencieux au bord d’une prairie,
Avec les portes toujours fermées de tes salles d’attente,
Dont la chaleur de l’été craquèle les volets…
Ô gare qui as vu tant d’adieux,
Tant de départs et tant de retours,
Gare, ô double porte ouverte sur l’immensité charmante
De la Terre, où quelque part doit se trouver la joie de Dieu
Comme une chose inattendue, éblouissante ;
Désormais tu reposes et tu goûtes les saisons
Qui reviennent portant la brise ou le soleil, et tes pierres
Connaissent l’éclair froid des lézards ; et le chatouillement
Des doigts légers du vent dans l’herbe où sont les rails
Rouges et rugueux de rouille,
Est ton seul visiteur.
L’ébranlement des trains ne te caresse plus :
Ils passent loin de toi sans s’arrêter sur ta pelouse,
Et te laissent à ta paix bucolique, ô gare enfin tranquille
Au cœur frais de la France.

 

Publiée le 21/06/2021